Dans de nombreux pays, malgré l’interdiction de l’interruption volontaire de grossesse, les femmes et les personnes qui en ont besoin avortent, et une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin. En Pologne, en Équateur, au Salvador, à Malte… Le contrôle du corps des femmes prime sur leur vie et leur libre choix.
Solidarité avec les femmes du monde entier
En France aussi des menaces pèsent sur l’avortement. Alors que 76% des IVG sont réalisées par voie médicamenteuse, une pénurie de pilule abortive a eu lieu cette année. Les attaques répétées envers l’hôpital public allongent les délais de prises en charge et 8% des centres ont fermé en 10 ans. Le droit à l’avortement reste entravé pour les hommes trans, notamment avec l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution dont ils ont été exclus. Sans parler de la clause de conscience spécifique à l’IVG, autorisant les professionnels de santé à refuser de le pratiquer.
A Mayotte, le directeur de l’ARS a proposé la stérilisation aux jeunes mères, rappelant les avortements et les stérilisations forcées à La Réunion dans les années 60-70. C’est une violence sexiste, raciste et coloniale, de contrôle sur le corps des femmes mahoraises et comoriennes.
Un droit menacé par les réactionnaires, partout et tout le temps
Le droit à l’avortement doit être défendu partout et tout le temps, car ce qui a été gagné par le mouvement féministe peut toujours être attaqué par tous les réactionnaires, comme nous l’avons vu aux Etats-Unis : depuis l’abrogation de l’arrêt Roe Vs Wade, 14 Etats l’ont interdit.
Il y a quelques jours, le pape François, toujours très agressif sur la question, a tenu à adresser une pensée aux « enfants pas nés, refusés au nom d’un faux droit au progrès qui est en fait une régression » !
La montée des idées réactionnaires et de l’extrême droite doit nous inquiéter et nous mobiliser, car elle menace la vie des femmes et des minorités de genre ainsi que le droit à disposer de nos corps.
Mobilisons-nous pour défendre ce droit fondamental
L’avortement est un combat de chaque instant contre l’oppression patriarcale et contre les injonctions qui pèsent sur les femmes et les minorités de genre : nous ramener au foyer, nous déposséder de notre autonomie, de nos corps et de nos choix. Au Mexique, la lutte a payé : l’avortement a été dépénalisé. Comme partout, ce droit a été arraché par le mouvement féministe lui-même.
Nous revendiquons un avortement libre, gratuit et sécurisé. Mobilisons-nous massivement pour mettre à mal ce système de domination capitaliste et patriarcale et l’oppression des femmes !
Pour garantir à touTEs l’accès à l’IVG, il faut :
- Allonger significativement les délais légaux de recours à l’IVG ;
- Supprimer la clause de conscience des professionnels de santé concernant l’IVG ;
- Une politique publique de production des médicaments essentiels, pour éviter toute pénurie de pilules abortives ;
- Des moyens humains et matériels pour garantir l’accès à l’IVG ;
- Rouvrir les centres et les lits d’hôpitaux IVG fermés, rouvrir des centres de planification familiale ;
- La gratuité et la disponibilité des méthodes de contraception pour toutes, même après 25 ans ;
- Informer, dès le collège, les jeunes de leurs droits concernant la contraception et l’IVG ;
- Soutenir dans le monde toutes les femmes qui se battent pour obtenir le droit à l’IVG ;
- Pénaliser les activistes anti-IVG et dissoudre leurs associations.